.... on a pu entendre un bien triste poème, récité par un homme à la sombre allure et fine stature tandis qu'il marchait à pas lent, soulevant un peu de poussière à chacun de ceux ci. Sa voix, bien que froide, n'en est pas moins douce et mélodieuse, attirant l'oreille et captivant l'esprit.*
Partout où je vais, je vois ces visages;
Empreint de gaieté, de joie, de bonheur;
Et qui se complaisent en tant de mirages,
Faisant fi du réel, faisant fi du malheur.
Ne voyent-ils donc pas les sombres nuages
De la mélancolie, qui sont de passage;
Annonçant la tristesse, si belle est vrai;
Annonçant la solitude, tant redoutée.
Ils veulent vivre leur vie, vaine folie.
La mort leur fait peur, profonde erreure.
L'obscurité est pourtant douce, et les pleurs
Seulement le reflet de la douleur de la vie.
Partout où je vais, je vois ces visages
Heureux, rayonnants de bonheur;
Et pourtant aveugles, plongés dans l'erreur
Des ténébres de la vie; de bien tristes visages.
*Puis l'homme disparut des regards, laissant comme seul souvenir ses mots, son poème. Peut être quelques auditeurs perdirent leur sourire, un air de mélancolie sur le visage, une ombre fugace sur le coeur.*