Focus chronologiques - La bataille de la forêt des larmes

237 – La bataille de la forêt des larmes
Kest'an Tanfalas fut un des apprenti-ensorceleurs d'Arbrelfique parmi les plus prometteurs de son temps. Curieux de tout, il absorbait les enseignements que lui dispensaient ses aînés et n'hésitait pas à s'aventurer seul bien au delà de ce que ses professeurs lui montraient. C'est ainsi que, bravant les interdits, il entrepris la lecture d'ouvrages réservés aux plus sages des ensorceleurs. Il y découvrit l'attrait de la nécromancie et ne tarda pas à s'employer pour mettre en œuvre cet art interdit. Sa première expérience lui fut fatale. Convoquant un puissant démon, il fut berné par celui-ci qui lui accorda des pouvoirs fabuleux en échange de son âme. Rongé par sa puissance nouvelle, son corps et son esprit furent rapidement consumés et le conseil de Nelebrindel dut se résoudre à le chasser du Royaume Sylvestre. Il s'en fut vers le sud et s'installa dans la vaste forêt seulement peuplé d'une poignée d'hommes-chien et de quelques chétifs humains. Là, il entrepris de trouver le moyen de recouvrer sa dignité perdue. Ses recherches le conduisirent toujours plus loin dans l'horreur de la nécromancie et il ne parvint qu'au seul résultat d'assombrir toujours plus son esprit.

Les années passèrent sans qu'il ne soit inquiété par ses voisins humanoïdes qui craignaient sa magie. Mais voilà que d'autres humanoïdes, qu'il sait être de plus en plus nombreux là bas à l'est, s'approchent toujours davantage de son territoire. Ceux-la sont trop inconscient pour prendre la mesure du danger qu'il représente. Ils abattent les arbres, apportant la lumière dans le sous bois obscure de cette forêt millénaire. Il ne le supporte pas, il hait la lumière. Il envoie contre les bucherons quelques unes de ses anciennes victimes. Elles balayent les êtres chétifs qui viennent rejoindre ses rangs. Mais les hommes sont têtus, ils veulent ces bois et lui envoient des soldats. Qu'importe, ils rejoindront aussi son armée. Alors, une armée se présente bien décidée à chasser la sombre présence ; elle taille, elle brûle menaçant toujours d'avantage ses biens. Furieux, il use de toutes ses connaissances et déchaîne contre les intrus toute sa colère. Les combats sont furieux et ses troupes de non-morts repoussent peu à peu les vivants qui doivent se replier vers leur cité. Il sait qu'il doit frapper fort sans quoi ils reviendront. Ses troupes partent à l'assaut de la ville et balayent les premières défenses ; son armée ne cesse de croitre, la victoire ne peux lui échapper.

C'est alors que l'improbable arrive. Surgissant de nulle part, ceux qu'ils étaient parvenu à tenir à l'écart jusqu'alors du seul fait de la crainte qu'il inspirait, ce peuple sauvage et ignare qui se faisait appeler Tuathas l'attaquent au cœur même de son sanctuaire. Tourné vers l'Est où la victoire lui tendait les bras, il n'a pas vu venir ces impudents. Il lance contre eux ses maigres réserves mais elles suffisent à peine à contenir les guerriers farouches. Un Tuatha, plus fous que les autres, parvient à se glisser jusqu'à lui, le combat devient inévitable. Le Tuatha était fort mais que pouvait-il contre lui qui avait acquis tant de puissance toutes ces années. C'est alors que bien que gravement blessé à plusieurs reprises, le guerrier parvint à le percer de sa lance. Pourquoi la blessure de cette arme était-elle aussi mordante, comment cette magie primitive pouvait-elle le faire souffrir ainsi. Arrachant la lance des mains du guerrier, il se rua sur lui pour l'achever alors que ce dernier prenait la forme d'un grand dragon vert. Jamais cette forêt ne connu un tel déchaînement de puissance, elle en sera bouleversée à jamais. Dans une explosion d'énergie, les 2 adversaires furent englouti par la terre. Immédiatement, les non-morts qui submergeaient les défenseurs de Cormande se réduisirent en poussière laissant hagards les soldats épuisés. Dans la forêt redevenue silencieuse, les survivants tombaient à genou et laissaient leurs larmes mouiller la terre à jamais maudite, chérissant leur victoire et pleurant leur héro disparu.